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L’ostéopathie est une médecine alternative non conventionnelle, pratiquée sur l’homme depuis le XIXème siècle, et sur le cheval depuis les années 80.
Le terme d’ostéopathie animale est aujourd’hui plus couramment utilisé que celui d’ostéopathie équine. Le cheval n’est plus la seule espèce qui peut être traitée en ostéopathie, comme c’était le cas dans les années 2000.
Le cheval reste l’espèce référence dans le programme de la plupart des écoles d’ostéopathie animale pour des raisons historiques (première espèce utilisatrice) mais aussi en raison des nombreuses connaissances transversales requises par l’utilisation des chevaux dans de nombreuses disciplines (courses, sport, loisir, élevage…).
Les études d’ostéopathie animale, comme les études vétérinaires, ne portent pas uniquement sur le cheval. Les espèces animales domestiques les plus courantes sont aussi étudiées.
Si l’on veut devenir ostéopathe équin exclusivement; on doit faire des études d’ostéopathie animale, puis cibler sa clientèle sur la filière équine.
1)- La nomenclature * : Elle varie car un bipède n’a pas le même centre de gravité qu’un quadrupède. La vision du mouvement dans l’espace n’est pas la même.
2)- L’approche du cheval, la façon de l’aborder. L’ostéopathe équin doit faire comprendre à son patient, autrement que par des mots, qu’il ne lui veut que du bien.
3)- La spécificité de la consultation : Le cheval ne peut pas formuler ce qu’il ressent. C’est à l’ostéopathe équin, ou pour animaux, de détecter, par un examen médical spécifique, les signes de douleurs indiquant une dysfonction somatique ostéopathique (D.S.O.)* ou des troubles fonctionnels de tel ou tel système du corps.
4)- Les techniques utilisées par l’ostéopathe, propres à chaque espèce (humaine, équine, canine, féline, bovine…) et à chaque articulation.
Mais les principes fondamentaux* et la philosophie sur lesquels s’appuie l’ostéopathie, qu’elle soit humaine ou animale, restent les mêmes. C’est la même médecine. Les principes de traitement sont les mêmes.
La philosophie de l’ostéopathie repose sur une vision et une approche globale de la santé et du corps. C’est une médecine holistique. L’ostéopathe considère que le corps est un tout et que tout dysfonctionnement a des répercussions sur d’autres zones et systèmes du corps.
Il y a une recherche de la cause de la maladie, et le traitement est global.
Il intervient à titre curatif comme préventif, et en accompagnement, pour permettre au cavalier d’optimiser les capacités sportives de son cheval, d’améliorer son confort au travail, de l’aider à bien vieillir.
L’ostéopathe doit rétablir le bon fonctionnement des différents systèmes du corps (musculosquelettique, viscéral, cardio-vasculaire, reproducteur, etc…) par des techniques manuelles ou manipulations.
Pour les chevaux ; les fondements sont les mêmes. La vision comme le traitement sont globaux.
Par exemple ; pour une boiterie, le praticien ne va pas traiter uniquement le membre malade mais toutes les parties du corps qui ont souffert par compensation (report de poids, position antalgique…), ou qui sont la cause du problème. L’ostéopathe équin qualifié doit pouvoir juger de l’état de la dentition du cheval, de la qualité de sa ferrure, que son alimentation est physiologique, son mode de vie le plus adapté possible etc… Il a donc aussi un rôle de conseil.
La différence entre la médecine ostéopathique et la médecine conventionnelle ne réside pas seulement sur le fait de ne pas utiliser d’allopathie* et de ne pas pratiquer la chirurgie, c’est la prise en charge complète de l’animal et de la maladie qui est différente.
L’ostéopathie est une médecine :
– indolore (dite douce)
– sans effets secondaires,
– aux effets rapides et durables,
– peu couteuse,
– bien que parfois impressionnante, sans risque si le praticien a été formé dans une école de qualité.
– alternative donc indispensable dans les cas où les traitements médicamenteux sont interdits (dopage, élevage en biologique…), lorsque la médecine conventionnelle atteint ses limites ou lorsque le client souhaite une approche différente pour la santé de son animal.
– qui apporte un réel bien être au cheval en traitant l’ensemble du corps,
– qui, par un suivi annuel régulier, permet de limiter les pathologies en les traitant dès leur apparition, avant qu’elles n’engendrent des troubles sur plusieurs systèmes du corps et ne pénalisent la santé et les performances du cheval.
« On entend par « acte d’ostéopathie animale » les manipulations ayant pour seul but de prévenir ou de traiter des troubles fonctionnels du corps de l’animal, à l’exclusion des pathologies organiques qui nécessitent une intervention thérapeutique, médicale, chirurgicale, médicamenteuse ou par agents physiques. Ces manipulations sont musculosquelettiques et myofasciales, exclusivement manuelles et externes. »
Plus concrètement, l’ostéopathe est fréquemment appelé lorsque le cavalier constate une modification du comportement ou de la locomotion de son cheval. Par un examen approfondi, l’ostéopathe équin pourra établir un diagnostic et rétablir le bon fonctionnement des différentes structures affectées, ou référer à un vétérinaire si le cas ne relève pas de ses compétences.
Les pathologies pouvant être prises en charge par l’ostéopathie ne sont pas seulement les boiteries et les douleurs dorsales d’origines articulaires ou musculaires. Le domaine d’application de l’ostéopathie et d’intervention de l’ostéopathe équin couvre tous les systèmes du corps (reproducteur, digestif, ORL…). Ses nombreuses connaissances transversales lui permettent d’étudier son patient sur un plan global (alimentation, cadre de vie, travail, …)
L’ostéopathe agit dans la prise en charge du traitement comme dans la prévention.
Son intervention peut être ponctuelle et/ou annuelle.
« Les pathologies organiques qui nécessitent une intervention thérapeutique, médicale, chirurgicale, médicamenteuse ou par agents physiques. »
Par exemple les fractures, les maladies bactériennes ou virales, les poulinages difficiles, et toute pathologie engageant le pronostic vital du cheval et nécessitant l’intervention du vétérinaire en première intention.
Tous les chevaux peuvent bénéficier des bienfaits de l’ostéopathie animale.
Les chevaux de loisir, de CSO, de course, de spectacle, d’attelage, de dressage, de concours complet (CCE), de polo, d’équitation western, d’endurance, de horse ball, de club… tous ont un jour besoin des bienfaits d’un traitement par l’ostéopathie.
En adaptant ses techniques à chaque cas, le praticien peut traiter tous les âges et toutes les races.
Il est à noter que les chevaux dits « lourds » ou « chevaux de trait » sont, du fait de leur poids, plus physiques à manipuler.
Les ostéopathes équins issus de l’EFOA ont acquis et maîtrisent parfaitement un protocole de visite spécifique. Ce protocole leur permet de conduire avec efficacité et exhaustivité* leur examen médical.
Il se déroule en respectant un certain nombre d’étapes ; un commémoratif, plusieurs observations en statique et en dynamique, plusieurs examens palpatoires, de nombreux tests de mobilité, un diagnostic, la mise en place du traitement, son exécution, le contrôle de son efficacité et un compte-rendu de visite avec conseils de rééducation.
La séance doit toujours se dérouler dans le calme, être sans douleur, et un aide doit tenir le cheval.
Les techniques de manipulations ostéopathiques sont nombreuses afin d’être adaptées à chaque cas et de répondre à la vision individualisée du traitement en ostéopathie.
Il existe des techniques :
– musculo-squelettiques
– viscérales
– crânio sacrées
– tissulaires
Leur action est directe ou indirecte*
Une rééducation à proprement parler est rarement nécessaire après une séance d’ostéopathie mais certaines règles de prudence sont données, davantage liées à la pathologie qu’à son traitement, afin notamment de laisser au corps le temps de se rééquilibrer après cette normalisation de ses structures. Le cheval peut en générale reprendre assez rapidement une activité mais de manière progressive, et avec certains interdits les premiers temps selon les cas (par exemple travail à la longe, travail au galop, compétition ou échéance importante…). Ces conseils sont donnés au client à la fin de la consultation, en générale par oral et par écrit lors d’un compte-rendu de visite.
L’ostéopathe équin peut être amené à effectuer un contrôle, ou une deuxième séance quelques jours après la première, mais rarement davantage s’il maîtrise son art.
Deux types d’écoles préparent à l’ostéopathie animale en France
– Les Organismes de Formation (ou O.F.) ; en principes réservés à la formation continue (après une période d’activité professionnelle). Ces écoles dépendent du Ministère du Travail.
– Les Etablissements d’Enseignement Supérieur Privés (ou E.E.S.P.), qui sont sous la tutelle du Rectorat de leur académie après validation de leur dossier. Ils sont soumis à des contrôles annuels très strictes.
Toutes les écoles d’ostéopathie animale n’ont pas obtenu le statut d’E.E.S.P.
La réglementation demande cinq années d’études supérieures. Mais les écoles d’ostéopathie animale ne présentent pas la même ingénierie pédagogique donc pas le même nombre d’heures de cours, pas le même programme, pas la même organisation, pas la même rigueur, donc pas les mêmes compétences en sortant.
Chacune est libre de ses critères de recrutement, de l’expertise de son équipe pédagogique, de l’organisation des études, des prestations proposées…
Au terme de ses 5 années de scolarité, l’étudiant doit valider les examens de fin d’études de son école d’ostéopathe animale et les tests de validation des compétences organisées par le C.N.O.V.
Compte-tenu de la disparité de niveau des écoles d’ostéopathie animale en France, la localisation géographique proche du domicile de l’étudiant ne doit pas être un critère majeur de sélection. L’économie engendrée par la proximité sera vite perdue si les compétences acquises sont insuffisantes et ne permettent pas de travailler.
Pour bien choisir son école il faut être vigilant, vérifier le niveau et l’expérience des enseignants, la complétude du programme, le nombre d’heures de cours, les retours des étudiants, l’organisation et le déroulement des études, et surtout la réputation, le sérieux, les résultats sur le terrain…
Et ensuite on regarde le cadre dans lequel se déroule le cursus.
Si l’ostéopathie animale a le vent en poupe pour les praticiens ayant fait un choix rigoureux pour leur formation, l’ostéopathie équine, bien que très attractive, n’est pas la filière la plus facile. Le milieu équin a des attentes particulières du fait de l’utilisation sportive des chevaux et des enjeux économiques, en plus des enjeux affectifs. En clair, l’amateurisme ne paie pas. Il faut réunir toutes les qualités et les exigences nécessaires pour devenir l’ostéopathe équin préféré des cavaliers.
Avec ses différentes disciplines ; courses, concours hippique, dressage, loisir, polo, attelage, voltige… et le nombre croissant d’équidés en France, la filière équine reste un marché très important dans lequel chaque praticien compétent et sérieux a sa place.
L’ostéopathe pour chevaux est aujourd’hui un prestataire omniprésent dans les écuries du territoire, et il s’exporte de plus en plus au-delà des frontières.
En ostéopathie équine ; le tarif moyen d’une séance est de 80 euros. Sur une base de 4 chevaux par jour x 20 journées mensuelles, le salaire moyen d’un ostéopathe pour chevaux, hors charges, est 6400 euros. Mais il peut faire bien davantage.
Ce salaire dépend outres des compétences, de la localisation de l’ostéopathe animalier, de ses connaissances de la filière donc de sa crédibilité, de son aisance avec le cheval…