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L’ostéopathie canine : travailler au quotidien avec les chiens – Fiche métier

I – Ostéopathie, ostéopathie animale et ostéopathie canine

ostéopathie canine à l'école EFOA

L’ostéopathie est une médecine alternative non conventionnelle, pratiquée sur l’homme depuis le XIXème siècle, et sur les chiens depuis les années 2000.

Dans tous les cas, le terme d’ostéopathie animale est aujourd’hui plus couramment utilisé que celui d’ostéopathie canine. Après le cheval, le chien a été historiquement la deuxième espèce animale à laquelle les ostéopathes se sont intéressés et à avoir été traitée en ostéopathie.

Les études d’ostéopathie animale, comme les études vétérinaires, portent sur les espèces animales domestiques les plus courantes, comme le cheval, le chien, le chat…

Si l’on veut devenir ostéopathe canin exclusivement ; on doit faire des études d’ostéopathie animale, et cibler ensuite sa clientèle sur la filière canine.

Quelles sont les différences entre l’ostéopathie pratiquée sur un être humain, l’ostéopathie pratiquée sur un animal, et l’ostéopathie pratiquée sur un chien ?

1)- La nomenclature * : Elle varie car un bipède n’a pas le même centre de gravité qu’un quadrupède. La vision du mouvement dans l’espace n’est pas la même.
2)- L’approche du chien, la façon de l’aborder. L’ostéopathe canin doit faire comprendre à son patient, autrement que par des mots, qu’il ne lui veut que du bien.
3)- La spécificité de la consultation : Le chien ne peut pas formuler ce qu’il ressent. C’est à l’ostéopathe pour chiens dit canin, de détecter, par un examen médical spécifique, les signes de douleurs indiquant une dysfonction somatique ostéopathique (D.S.O.)* ou des troubles fonctionnels de tel ou tel système du corps.
4)- Les techniques utilisées par l’ostéopathe, propres à chaque espèce (humaine, équine, canine, féline, bovine…) et à chaque articulation.

Mais les principes fondamentaux* et la philosophie sur lesquels s’appuie l’ostéopathie, qu’elle soit humaine ou animale, restent les mêmes. C’est la même médecine. Les principes de traitement sont les mêmes.
La philosophie de l’ostéopathie repose sur une vision et une approche globale de la santé et du corps. C’est une médecine holistique. L’ostéopathe considère que le corps est un tout et que tout dysfonctionnement a des répercussions sur d’autres zones et systèmes du corps.
Il y a une recherche de la cause de la maladie, et le traitement est global.

Quel est le rôle de l’ostéopathe pour animaux (ou ostéopathe animalier) ?

Il consiste à rétablir le bon fonctionnement des différents systèmes du corps (musculosquelettique, viscéral, cardio-vasculaire, reproducteur, etc…) par des techniques manuelles ou manipulations.

Pour les chiens ; les fondements sont les mêmes. La vision comme le traitement sont globaux.

Par exemple ; pour une boiterie, on ne va pas traiter uniquement la patte malade mais toutes les parties du corps qui ont souffert par compensation (report de poids, position antalgique…), ou qui sont la cause du problème. L’ostéopathe canin qualifié doit pouvoir juger de la charge pondérale du chien, de l’état de sa dentition, que son alimentation est adaptée, son mode de vie le plus « physiologique » possible etc… Il a donc aussi un rôle de conseil.

La différence entre la médecine ostéopathique et la médecine conventionnelle ne réside pas seulement sur le fait de ne pas utiliser d’allopathie* et de ne pas pratiquer la chirurgie, c’est la prise en charge complète de l’animal et de la maladie qui est différente.

Les avantages de l’ostéopathie canine :

L’ostéopathie est une médecine :

– indolore (dite douce)
– sans effets secondaires,
– aux effets rapides et durables,
– peu couteuse,
– bien que parfois impressionnante, sans risque si le praticien a été correctement formé.
– alternative donc indispensable dans les cas où les traitements médicamenteux sont interdits (dopage, élevage en biologique…), lorsque la médecine conventionnelle atteint ses limites ou lorsque le client souhaite une approche différente pour son animal.
– qui apporte un réel bien être au chien en traitant l’ensemble du corps,
– qui, par un suivi annuel régulier, permet de limiter les pathologies en les traitant dès leur apparition, avant qu’elles n’engendrent des troubles sur plusieurs systèmes du corps et ne pénalisent la santé et les performances du chien.

II – Quelles sont les pathologies traitées en ostéopathie canine ?

« On entend par « acte d’ostéopathie animale » les manipulations ayant pour seul but de prévenir ou de traiter des troubles fonctionnels du corps de l’animal, à l’exclusion des pathologies organiques qui nécessitent une intervention thérapeutique, médicale, chirurgicale, médicamenteuse ou par agents physiques. Ces manipulations sont musculosquelettiques et myofasciales, exclusivement manuelles et externes. »

Plus concrètement, l’ostéopathe est fréquemment appelé lorsque le propriétaire constate une modification du comportement ou de la locomotion de son chien. Par un examen approfondi, l’ostéopathe canin pourra établir un diagnostic et rétablir le bon fonctionnement des différentes structures affectées, ou référer à un vétérinaire si le cas ne relève pas de ses compétences.

Les pathologies pouvant être prises en charge par l’ostéopathie ne sont pas seulement les boiteries et les douleurs dorsales d’origines articulaires ou musculaires.

L’ostéopathe pour chiens peut améliorer la récupération post opératoire et traiter un grand nombre de troubles affectant leur système ostéo-articulaire, musculaire, mais aussi reproducteur, O.R.L., digestif, les troubles du comportement…

L’ostéopathie pour les chiens permet la prise en charge des animaux âgés et peut dans certains cas éviter une chirurgie lourde ou l’euthanasie.

L’ostéopathe agit au niveau du traitement comme dans la prévention.
Son intervention peut être ponctuelle et/ou annuelle.

III – Quelles sont les limites de l’ostéopathie canine ?

« Les pathologies organiques qui nécessitent une intervention thérapeutique, médicale, chirurgicale, médicamenteuse ou par agents physiques. »

Par exemple les fractures, les maladies bactériennes ou virales, les mises bas, et toute pathologie engageant le pronostic vital du chien et nécessitant l’intervention du vétérinaire en première intention.

IV – Pour quels types de chiens l’ostéopathie est-elle particulièrement recommandée ?

Tous les chiens peuvent bénéficier des bienfaits de l’ostéopathie animale.

En adaptant ses techniques à chaque cas, le praticien peut traiter tous les âges et toutes les races.

Il est à noter que les chiens de très grande taille en raison de leur croissance importante, ceux pratiquant des disciplines répétitives, brutales, intenses … , les chiens en surcharge pondérale, les chiens agés, sont particulièrement concernés par l’ostéopathie.

Les différences entre les différentes races de chiens nécessitent une grande capacité d’adaptation du praticien qui doit disposer d’une large palette de techniques afin de pouvoir répondre aux besoins de son patient, quelle que soit sa taille, sa conformation, son caractère, son âge, sa réponse à la prise en charge ostéopathique, son état de stress… Les praticiens issus de l’EFOA disposent de techniques spécifiques qui permettent de répondre efficacement et de façon individualisée et douce aux besoins de tous les types de chiens.

V – La consultation : Comment se déroule une séance d’ostéopathie avec un chien ?

Les ostéopathes pour animaux formés à l’EFOA ont acquis et maîtrisent parfaitement un protocole de visite spécifique. Ce protocole leur permet de conduire avec efficacité et exhaustivité* leur examen médical.

Il se déroule en respectant un certain nombre d’étapes ; une commémoratif, plusieurs observations en statique et en dynamique, plusieurs examens palpatoires, de nombreux tests de mobilité, un diagnostic, la mise en place du traitement, son exécution, le contrôle de son efficacité et un compte-rendu de visite avec conseils de rééducation et éventuellement d’hygiène de vie.

La séance doit toujours se dérouler dans le calme, être sans douleur, et le maitre doit parfois tenir le chien.

VI – Quelles techniques sont utilisées par les ostéopathes canins ?

Les techniques de manipulations ostéopathiques sont nombreuses afin d’être adaptées à chaque cas et de répondre à la vision individualisée du traitement en ostéopathie.

Il existe des techniques :

– musculo-squelettiques
– viscérales
– crânio sacrées
– tissulaires

Leur action est directe ou indirecte*

VII – Quel suivi pour le chien après une séance d’ostéopathie ?

manipulation ostéopathe canin

Une rééducation à proprement parler est rarement nécessaire après une séance d’ostéopathie mais certaines règles de prudence sont données, davantage liées à la pathologie qu’à son traitement, afin notamment de laisser au corps le temps de se rééquilibrer après cette normalisation de ses structures. Le chien doit généralement rester calme pendant un à plusieurs jours, sans sollicitation excessive. Ces conseils sont donnés au client à la fin de la consultation, en générale par oral et par écrit lors d’un compte-rendu de visite.

L’ostéopathe canin peut être amené à effectuer un contrôle ou une deuxième séance quelques jours après la première, mais rarement davantage.

VIII – Faut-il des qualités particulières ? Quelles sont les compétences attendues à l’EFOA pour devenir ostéopathe animalier spécialisé en canin ?

  • Pour intégrer les meilleures écoles et en être diplômé :
    – Être travailleur ; le programme théorique est très lourd et très proche du programme de l’Ecole Nationale Vétérinaire.
    Il nécessite une forte capacité d’apprentissage
    – Être ouvert, curieux et réceptif
    – Être persévérant ; les études sont longues et difficiles
    – Avoir l’esprit de synthèse
    – Avoir l’esprit d’analyse ; l’ostéopathie est une médecine de réflexion
  • Pour réussir en tant qu’ostéopathe canin
    – Avoir choisi une école en tenant compte de ses résultats et de sa réputation
    – Valider les épreuves de compétences du CNOV
    – Avoir le sens de la communication, de l’empathie, être sociable, aimer le contact avec l’animal mais aussi avec l’humain.
    – Être passionné, autonome, indépendant…

IX – Quelles orientations et études possibles pour exercer ce métier ?

Deux types d’écoles préparent à l’ostéopathie animale en France
Les Organismes de Formation (ou O.F.) ; en principes réservés à la formation continue (après une période d’activité professionnelle). Ces écoles dépendent du Ministère du Travail.
Les Etablissements d’Enseignement Supérieur Privés (ou E.E.S.P.), qui sont sous la tutelle du Rectorat de leur académie après validation de leur dossier. Ils sont soumis à des contrôles annuels très strictes.

ostéopathie canine à l'EFOA

Toutes les écoles d’ostéopathie animale n’ont pas obtenu le statut d’E.E.S.P.

La réglementation demande cinq années d’études supérieures. Mais les écoles d’ostéopathie animale ne présentent pas la même ingénierie pédagogique donc pas le même nombre d’heures de cours, pas le même programme, pas la même organisation, pas la même rigueur, donc pas les mêmes compétences en sortant.

Chacune est libre de ses critères de recrutement, de l’expertise de son équipe pédagogique, de l’organisation des études, des prestations proposées…

Au terme de ses 5 années de scolarité, l’étudiant doit valider les examens de fin d’études de son école d’ostéopathe animale et les tests de validation des compétences organisées par le Conseil National de l’Ordre des Vétérinaires (C.N.O.V.)

X – Comment choisir son école d’ostéopathie animale ?

Compte-tenu de la disparité de niveau des écoles d’ostéopathie animale en France, la localisation géographique proche du domicile de l’étudiant ne doit pas être un critère majeur de sélection. L’économie engendrée par la proximité sera vite perdue si les compétences acquises sont insuffisantes et ne permettent pas de travailler.

Pour bien choisir son école il faut être vigilant, vérifier le niveau et l’expérience des enseignants, la complétude du programme, le nombre d’heures de cours, l’organisation et le déroulement des études, et surtout la réputation, le sérieux, les résultats sur le terrain…

Et ensuite on regarde le cadre dans lequel se déroule le cursus.

CONCLUSION

L’ostéopathie animale a le vent en poupe pour les praticiens ayant fait un choix exigeant pour leur formation. Le chien est la deuxième espèce la plus courante dans la clientèle de l’ostéopathe animalier, avec le cheval.

Compte-tenu des enjeux affectifs, les propriétaires de chiens attendent de leur ostéopathe beaucoup d’attention, de la patience, et une communication claire. Il faut réunir savoir faire et savoir être pour exercer l’ostéopathie canine.

Avec l’engouement pour les nouvelles disciplines sportives comme l’agility, le Field Trial, le canicross, le disc bol, le Fly ball , les courses, concours, l’agility, le ring, le pistage, l’obéissance, le canicross, le sauvetage, … la filière canine est un marché très important en plein développement dans lequel chaque praticien compétent et sérieux a sa place.

En ostéopathie canine ; le tarif moyen d’une séance est de 50 euros. Sur une base de 6 chiens par jour x 20 journées mensuelles, le salaire moyen d’un ostéopathe pour chiens, hors charges, est 6000 euros. Mais il peut faire bien davantage.

Ce salaire dépend entre autres de la localisation de l’ostéopathe animalier, de son organisation ; en cabinet ou itinérant.

GLOSSAIRE

  • Nomenclature : Termes employés dans une science, un art, etc., méthodiquement classés
  • La dysfonction somatique ostéopathique (ou D.S.O.) est une réaction mécanique et physiologique d’une structure du corps en réponse à une contrainte ou une agression. Cela peut être un traumatisme, des efforts répétés, un trouble de la posture, une maladie, un stress psycho émotionnel ou des facteurs environnementaux. Elle s’accompagne d’une restriction de la mobilité de la structure concernée. Par le lien des corrélations tissulaires, cette restriction de mobilité retentira à distance sur une ou plusieurs autres structures. (Extrait du site du R.O.F.)
  • Allopathie : médecine classique (avec délivrance de traitements médicamenteux chimiques, pratique de chirurgie…)
  • Acte médical en première intention : En médecine, un traitement de première intention est celui qui est donné à un malade n’ayant pas déjà reçu de traitement médical précédemment pour soigner la maladie en question.
  • Exhaustivité : complétude
  • Commémoratif : Ensemble des renseignements fournis au médecin par le malade ou par son entourage sur l’histoire d’une maladie ou les circonstances qui l’ont précédée.
  • Technique directe : La D.S.O. limite le mouvement dans une direction précise ; le praticien, lors d’une technique directe, débloque cette limite ou barrière motrice en la « forçant ».
    Technique indirecte : le praticien travaille la limite de mobilité dans le sens contraire.
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